9, place Paul Saissac - 81 310 Lisle-sur-Tarn
05.63.40.45.45

 
 
Raymond Lafage
 
 
Le musée porte le nom de Raymond Lafage, célèbre dessinateur et graveur du XVIIème siècle. Né à Lisle-sur-Tarn en 1656, son art est reconnu dès son vivant. Il intègrera l’Académie royale à Paris, sous Louis XIV, et passera plusieurs années à Rome où il travaillera, entre autres, d’après les antiques. Il meurt au jeune âge de 28 ans, près de Lyon, selon la légende des suites d'une chute d'âne en entrant dans une auberge. Sa tête aurait violemment heurté le linteau de la porte, le faisant tomber et entraînant sa mort.
 
Raymond Lafage


Formation

Dès son adolescence, le jeune Raymond est envoyé par son père à Toulouse, où il effectue des stages auprès d’un chirurgien. Cela lui permet de travailler son anatomie et la représentation du corps humain dans ses dessins.
Il fut par la suite l’élève de Jean-Pierre Rivalz. Son professeur est un célèbre peintre toulousain qui participa notamment à la décoration de grands monuments de sa ville comme le Capitole, la chapelle des Carmélites ou la cathédrale Saint-Etienne. Il enseigne au jeune prodige et, au vu de ses talents et de ses ambitions, l’encourage à partir pour Paris, foyer artistique en pleine expansion depuis la création de l’Académie Royale en 1648. Raymond Lafage l’intègre et se révèle un élève brillant, ses résultats lui permettront d’ailleurs d’obtenir une pension du roi pour voyager jusqu’à Rome. Il remporte là-bas le 1er prix de l’Académie Saint-Luc pour son dessin « Moïse sauvé des eaux », toujours conservé dans la capitale italienne.
 

Reconnaissance

A son retour à Paris, sa renommée est grande mais son refus de travailler la peinture limite son succès. Quelques grands collectionneurs deviennent de fidèles acheteurs et de réguliers commanditaires.  Ses œuvres s’inspirent des sujets mythologiques notamment du personnage de Bacchus et des fêtes divines organisées en son honneur, les Bacchanales. Ces sujets lui permettent d’évoquer les orgies et les festins au cours desquels les corps aux musculatures puissantes se libèrent. Mais on retrouve aussi dans son Œuvre un certain nombre de scènes religieuses et de scènes de batailles.

Sa réputation augmente d’autant plus lorsqu’il rencontre, celui qui restera son ami : le graveur flamand Jan Van der Bruggen. Ce dernier, admirant l’art de Lafage, va tout de suite comprendre l’intérêt qu’ils auraient à travailler ensemble. Son génie de dessinateur, sa connaissance du corps et sa rapidité de trait, forcent l’admiration de tous. Chez les marchands ou dans les cabarets, Van der Bruggen exhibe le dessinateur comme un être hors du commun au talent incomparable, et prépare ainsi la future diffusion de ses gravures. 
En 1682, il revient à Toulouse, où il est accueilli par son ancien maître Jean-Pierre Rivalz avec lequel il travaille au projet de réaménagement de l’hôtel de ville. Les capitouls lui demandent des esquisses pour 10 tableaux sur le thème de l’Histoire des Toulousains. Il devient alors à cette époque le maître du jeune Antoine Rivalz (fils de Jean-Pierre).
 

Postérité

C’est au cours d’un voyage qui devait le reconduire à Rome que son accident arrêtera net la montée en puissance du rebelle dessinateur. Déjà reconnu de son vivant, Raymond Lafage assurera sa postérité, grâce notamment à quelques graveurs, dont Franz Ertinger, qui publieront ses dessins. Le « Recueil des meilleurs desseins de Raimond La Fage », plusieurs fois réédité, sera prisé des collectionneurs du XVIIIème siècle. Van der Brugghen continuera également de présenter son ami comme l’un des artistes du monde de l’art graphique les plus talentueux de son temps. Enfin, ses dessins serviront, au XIXème siècle, d’inspiration à des faïenciers toulousains qui en décoreront des séries d’assiettes dont une sur le thème des Tectosages, exposée au musée.

Raymond Lafage est aujourd’hui reconnu à l’international et ses dessins sont conservés dans de prestigieux musées du monde. Bien que l’art graphique ne soit que rarement célébré au même titre que la peinture ou la sculpture, ce qui a certainement limité le succès de l’artiste, le talent de Lafage fut récompensé du roi et incontesté par ses contemporains. Il est alors important de garder en mémoire ce natif de Lisle-sur-Tarn, mort trop tôt pour connaître le succès qu’il mérite.
 







 



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